Vincent Paquet a beau être producteur laitier depuis 33 ans, il continue à être curieux envers son métier et à vouloir s’y impliquer. Le producteur de 53 ans n’a donc pas hésité à sauter dans l’aventure lorsqu’Agropur a lancé son projet pilote Fermes durables au printemps 2022. Pour celui qui fait fièrement partie des 43 producteurs participant au projet pilote, l’occasion de partager des réflexions personnelles sur le bien-être animal était trop belle pour être ignorée. De plus, il voulait entendre ce que d’autres membres avaient à dire pour améliorer ses propres façons de faire.
C’est ainsi que le producteur de la Ferme Paquetière rencontre virtuellement ses pairs une fois aux trois mois afin d’échanger sur le bien-être animal, mais aussi sur la Coopérative et l’industrie laitière en général. « J’ai voulu le faire parce qu’il y a certainement des choses que d’autres peuvent m’apprendre », confie M. Paquet, qui est à temps plein dans la production laitière après avoir repris la ferme de ses parents en 1990 avec sa conjointe Claudia Ayotte.
Le producteur laitier d’Amqui est un passionné de génétique. L’idée de participer à Fermes durables n’était pas de s’ajouter une charge de travail supplémentaire, mais plutôt d’apporter sa contribution sur ce sujet. « Les producteurs sont orientés vers la performance et la rentabilité. Les vaches doivent être productives et solides dans le temps, et il y a des choses que l’on fait déjà pour y arriver, et d’autres qui sont à faire. Je voulais vraiment en parler dans le cadre du volet bien-être animal de Fermes durables. »
Celui qui dit adorer les « belles et bonnes vaches » voulait qu’un éleveur ait aussi son mot à dire dans le processus. « On peut améliorer beaucoup de choses de façon génétique dans le bien-être animal », dit-il, en énumérant la sélection des taureaux, l’état des pis, la force des reins et l’angle de croupe (bassin) parmi les critères à surveiller chez les vaches et les génisses.
En 2022, Agropur a lancé Fermes durables, qui a pour objectif de créer un processus
de collaboration bidirectionnelle entre la Coopérative et ses membres. Les fermes
durables sont un moyen pour nous d’améliorer nos échanges avec les membres
en ce qui concerne le bien-être des animaux, et les améliorations et performances
environnementales. Nous souhaitons mettre en oeuvre un programme que nous
pourrons utiliser pour faire valoir leurs actions à nos partenaires commerciaux et à nos
clients.
Pour le producteur qui est la 3e génération de Paquet à diriger les opérations de la ferme, l’heure est à la réflexion pour le développement et la croissance de son entreprise. « Les rencontres m’ont permis de découvrir de nouvelles approches inspirantes sur l’aménagement des bâtiments, le traitement des vaches et leur comportement entre elles. Les producteurs ont tous des façons de faire différentes qui méritent d’être considérées, affirme-t-il. Les autres participants de Fermes durables n’ont pas les mêmes tailles de troupeaux, le même type de stabulation ou les mêmes races de vache. C’est enrichissant et les échanges sont positifs. »
À seulement 53 ans, Vincent Paquet n’est pas prêt à prendre sa retraite. Le producteur amquien est toutefois prêt à amorcer le transfert graduel de la gestion de la ferme à la 4e génération des Paquet, soit son fils Alexis.
« Tout ce que j’apprends dans mon métier, et dans Fermes durables, je vais le transférer à mon garçon. Mes grands-parents ont démarré la ferme en 1942 et ont transféré avec passion leurs connaissances à mes parents, et ainsi de suite. Je veux faire pareil avec mon fils. »
Il garde un œil aiguisé sur la relève et l’environnement d’affaires qui l’attend. « Je sens une passion chez la relève agricole. On sait qu’au niveau réglementaire et environnemental, il y a de plus en plus de demandes et de mesures à financer. J’ai traversé plusieurs étapes en 33 ans à la barre de la ferme. Je veux continuer à aider », conclut-il.